SAÉ Univers social

J’ai réalisé que le volet histoire et éducation à la citoyenneté représentait pour moi une dimension très importante de l’enseignement et se rattachait beaucoup à mes valeurs. L'enseignant a pour mandat de stimuler ses élèves afin qu'ils deviennent de meilleurs citoyens et exploitent leurs capacités au maximum, tout cela selon les intérêts et la personnalité de chacun. Il est important pour se faire de connaitre son histoire, les évènements importants et le mode de fonctionnement d'autres sociétés afin de se former une opinion et d'apprendre à se questionner sur soi, sur ce que l'on voit. 


L'univers social c'est :

Transmettre le patrimoine des savoirs communs, promouvoir les valeurs de base de la démocratie, préparer les jeunes à devenir des citoyens responsables
Permet de mieux se situer dans le temps ou l’espace
Mieux connaitre les liens qui unissent l'élève à sa société, son milieu
Mieux connaitre le fonctionnement de sa société
Il faut connaitre d’où on vient pour savoir où l’on s’en va


Voici une situation d'apprentissage s'adressant au niveau du 3e cycle 6 année traitant de la différence
entre la démocratie, la monarchie et la dictature

Compétence 5

Évaluer la progression des apprentissages et le degré d'acquisition des compétences des élèves pour les contenus à faire apprendre.
Voici une situation s'étant produite lors de mon stage III. 
*Veuillez noter que les noms utilisés sont fictifs pour préserver la confidentialité des membres de l'équipe-école.

La semaine dernière s'est tenue une réunion de l'équipe-cycle sur les services d'aide à offrir aux élèves et sur la parution du premier bulletin de l'année. Jacques, nouvel enseignant dans cet école, assistant à la réunion, a une élève en sérieuse difficulté dans sa classe de deuxième année. Celui-ci lui ayant fait passer un examen de première étape de première année pour évaluer son niveau remarque que l'élève n'a même pas obtenue la note de passage à cet examen. Il pense donc à bonifier sa note dans son bulletin afin de conserver son estime d'elle-même et de lui assigner des notes plus basses aux prochains bulletins pour conserver une équivalence de son réel rendement. Rolande, une enseignante d'expérience, refuse d'accepter cette situation. En effet, elle a le même problème dans sa classe avec une élève dont les parents ne s'impliquent pas et veut qu'ils réalisent que leur fille est déjà en voie de reprise de sa deuxième année.
Luc,un autre enseignant, raconte qu'à son ancienne école, les bulletins ne devaient pas être trop mauvais, puisque les enseignants sont jugés selon les notes attribuées aux élèves. Une nouvelle enseignante en poste avoue être dépassée par la tâche de la note finale au bulletin, puisqu'elle préfère donner des notes  formatives aux élèves tout au long de l'année et qu'elle a de la difficulté avec la procédure des bulletins. Finalement, après une longue discussion sur l’éthique, l'estime de soi des élèves, les formats compliqués des bulletins, l'équipe décide de mettre le titre ''non-évalué'' aux compétences qui ont été soumises à un examen de première année pour l'élève en difficulté du premier enseignant.



Petite histoire pour vous dire que l'évaluation se révèle être une activité complexe chez les enseignants. Surtout que le conflit des bulletins est très médiatisé (plus que le questionnement de l'éducation ainsi que celui à propos de la responsabilité des parents dans l'éducation de leurs enfants en eux-mêmes) et qu'il est très politisé. En effet, chaque fois qu'un nouveau parti politique est au pouvoir, il peut changer le mode de fonctionnement de l'évaluation. C'est malheureusement un peu ce qui s'est produit durant les vingt dernières années.

Les enseignants semblent  perdus et l'évaluation semble de plus en plus difficile à effectuer. Je trouve qu'un élève qui obtient A+, 90% ou toute autre cote qui signifie élevée reste un élève fort et vice-versa. C'est un volet de l'enseignement que j'ai hâte de pratiquer, malgré tout ces questionnements sur l'avenir de l'évaluation. Ce que je déplore, c'est la forme rigide du bulletin. Pour donner une note à un élève, il faut une justification, et cela pour chaque compétence. Peu importe la forme du bulletin, il devrait y avoir un espace pour justifier la note et y inscrire des commentaires, et cela, pour chaque compétence à évaluer, ainsi que pour le comportement.

Le quoi? le looping?

Je les observe et ils sont trop mignons! (bon, d’accord, ils ne sont pas toujours aussi mignons, mais bon… ) Vous imaginez, vous, mi-septembre un lundi matin, tous les élèves assis en silence à leur pupitre à copier leurs devoirs de la semaine dans l’agenda,  dans une salle de classe où l’on entendrait une mouche voler?  Vous croyez rêver?

Pourtant, ce fût bel et bien la réalité de ma présente classe de stage. En effet, ce n’est pas un rêve mais bien un des avantages du looping. Lorsque l'enseignante conserve sa classe durant deux années consécutives, ou en fait durant toute la durée du cycle (1-2e année = 1er cycle, 3e-4e année =2e cycle, 5e-6e année = 3e cycle), cela s'appelle du looping.


Comme l'enseignante soutient les mêmes règles de fonctionnement que l'année précédente, les élèves savent à quoi s'en tenir dès le début de l'année, ce qui offre la possibilité de sauter par dessus la lourde tâche de fixer les assises du fonctionnement et de débuter l'enseignement concret dès les premières journées suivant la rentrée scolaire.
Il y a également l'avantage de profiter pleinement du Programme de formation de l'école québécoise, qui est divisé de façon à être exploité par cycle.
Il est plus aisé de suivre le développement et la courbe de croissance des apprentissages du même enfant sur deux ans.


Pourtant, malgré que cela facilite la tâche de l'enseignant, il existe quelques inconvénients.
Si, par exemple, il y a des conflits entre les parents de l'élève et l'enseignant ou entre l'élève et l'enseignant lui-même, cela peut être lourd durant deux ans.
Aussi, lorsque l'enseignant qui vient de finir une deuxième année avec des élèves prêts à la troisième année, il est difficile de se préparer à recevoir des élèves sortant de la maternelle qui débute leur première année. Toute une adaptation! Mais quel mince effort pour tous les avantages que le looping peut apporter! 



Compétence 7

Adapter ses interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves présentant des difficultés d'apprentissage, d'adaptation ou un handicap.


Une des grosses difficultés pour moi dans ce métier est probablement d'appliquer la compétence 7. En effet, de plus en plus dans nos classes, nous nous retrouvons avec des contraintes qui demandent une gestion du temps incroyable. 


Voici un article paru en novembre 2010, qui traite de ce sujet:
Article L'intégration qui épuise, publié sur cyberpresse.ca


et la réponse d'un confrère qui avait envie de soutenir l'auteur de ce texte:
Article L'intégration des élèves en difficulté est irréaliste, paru en novembre 2010




Cet article démontre à quel point les enseignants sont exténués. Entre les réunions du personnel, les réunions d'équipe-cycle, les comités-école, les surveillances sur la cour d'école, les rencontres de parents et la préparation des activités pour les enfants ainsi que le temps d'enseignement, il faut également considérer qu'un groupe de 3 à 4 élèves vont voir l'orthopédagogue trois fois/semaine, un élève voit la psychologue une fois/semaine, une intervenante qui offre du soutien linguistique vient prendre certains élèves allophones deux fois par semaine, préparer des activités adaptées pour les enfants qui ne sont pas au niveau dans la classe ainsi que pour les plus forts, afin qu'ils ne se désintéressent pas de l'école, créer et tenir compte des plans d'intervention pour les élèves en difficultés d'apprentissage ou comportementales, ... ouf! Tout un casse-tête! 



Avec tous ces élèves qui vont et viennent, il ne reste pas beaucoup de temps pour enseigner de nouvelles notions.


Je suis solidaire à la réforme et au style de pédagogie que celle-ci suggère. Pourtant, dans la réalité, on ne peut développer des projets d'envergure ou mettre en action les élèves dans leurs apprentissages, puisque le manque de temps et les contraintes nommées ci-dessus nous empêchent de le faire.


La différenciation pédagogique : quel beau concept honorable, mais qui n’est pas toujours évident sur le terrain… C'est tellement déchirant de ne pas pouvoir aider tous ces élèves tous les jours selon leur niveau de développement.

                                                                      
Dans ma première classe de stage, une classe de sixième année sur la Rive-Sud de Montréal, il y avait deux élèves portant la cote trouble de comportement, deux enfants dyslexiques, trois élèves hyperactifs, deux à trois élèves qui comprennent tout du premier coup et qui s'ennuient la majorité du temps. Dans ma deuxième classe de stage, une maternelle alternative à Montréal, on y trouvait deux élèves en voie d'être coté trouble de comportement, un enfant ayant des troubles sensoriels et une enfant lourdement handicapée (voir ma publication L'intégration à tout prix). Lors de mon troisième stage cette année, en deuxième année à Montréal, deux élèves sont  dyslexiques, deux sont hyperactifs, un enfant demande constamment l'attention d'un adulte par manque d'estime de lui, trois élèves très forts qui ont souvent terminés leur travail avant la fin des explications, deux élèves sortent tout juste des classes d'accueil et ne comprennent pas bien le français et une élève nouvellement arrivée de France n'a que le cours préparatoire français à son actif, ce qui est moins fort qu'une première année, (ils auraient dû être placés en première année, mais il n'y avait plus de place). Ce portrait de classe est malheureusement la norme dans la majorité des classes au Québec.




                                   Ci-contre : image utilisée dans un article sur la crise de           nerfs des enseignants.

Mes valeurs d'enseignante

Voici un extrait d'un travail de gestion de classe où je devais présenter mes valeurs en tant qu'enseignante:


Communication authentique


Communiquer ses sentiments, être vrai
Apprendre à dire ce que l’on ressent avec des mots
Développer un amour de la communication, de la langue, soit par les arts, par la rédaction, etc.
-         Partager avec les élèves ses forces et ses difficultés, ses sentiments humains pour leur donner du vocabulaire et les aider eux-aussi à s’exprimer et à être authentiques, pour leur démontrer qu’on a tous des forces et des faiblesses
-         Offrir un lieu, un système pour amener les élèves à partager (cahier de communication élève/enseignant, boite aux lettres, boite à suggestions, etc.)

-         Ne pas infantiliser les enfants en utilisant un vocabulaire ou un ton ‘‘bébé’’, mais au contraire, utiliser un vocabulaire riche et varié (pas trop au-dessus de leur niveau, sinon ils ne comprendront rien!)  afin de les pousser à poser des questions sur des mots qu’ils ne comprennent pas, les faire chercher dans le dictionnaire
-         Exploiter l’approche de philosophie pour enfants
-         Être honnête avec eux et ne pas avoir peur de dire ce qui ne fonctionne pas
-         Offrir plusieurs opportunités de peaufiner sa méthode de communication et cela dans diverses disciplines (arts, français, éthique et culture religieuse, etc.)

          Engagement

Ø       Implication
-         S’impliquer dans sa communauté, dans les activités présentées pour faire changer les choses, faire découvrir aux élèves que nos petits gestes peuvent avoir une grande portée
-         Développer un sens critique et un sens politique (notre communauté deviendra selon nos actions posées, lorsqu’on fait partie d’un groupe, nous avons un pouvoir, des devoirs, une place…)
-         Lorsqu’on s’engage à quelque chose, on doit tenir notre parole et y mettre les efforts nécessaires selon nos moyens. Les élèves découvriront qu’ils peuvent réaliser de grandes choses, vivre des réussites et être fiers de leurs résultats.

                                                                        Effort
                                                   -Donner le meilleur de soi-même pour arriver à un résultat
                                             -Développer l’estime de soi


Coopération

Développer des valeurs d’entraide chez les élèves, un réflexe démocratique
Instaurer un climat de microsociété, une harmonie de vie en commun
-Favoriser le conseil de coopération (pouvoir décisionnel qui augmente l’estime de soi, l’autonomie et la motivation),  les travaux d’équipe lorsque possible, les discussions de groupe
-Organiser des comités et déléguer des tâches
- Favoriser l’échange et amener les élèves à se féliciter les uns les autres pour leurs bons coups
-Créer des groupes d’entraide entre les élèves plus forts et ceux avec plus de difficultés





Respect
Ø  De ses pairs
Ø  De son environnement
Ø  De soi
-         Faire attention à son environnement
-         Développer une pensée axée sur le développement durable en éduquant les enfants sur les bienfaits et les méfaits de nos actions (et donner l’exemple!)
-         Écouter les autres et respecter leur opinion
-         Accepter la différence des autres, mais également affirmer son 
      opinion, accepter sa propre unicité, ses goûts, ses intérêts et les défendre
-      Utiliser un système de règles  justes et équitables pour tous


Autonomie
-         Encourager les élèves à trouver eux-mêmes une partie des réponses, de l’information
-         Pousser les élèves à la réflexion (philosophie pour enfants, rétroaction, introspection)
-         Mettre des systèmes de travail autonome en place
-         Conseil de coopération, comités de travail ou de tâches
-         Donner une motivation à l’élève en l’impliquant dans ses apprentissages (interactif, selon ses intérêts, activités signifiantes et tangibles le plus possible)

Site web intéressant - critique du système d'éducation québécois

Une amie m'a référé ce site en me mentionnant que cela pourrait m'intéresser.
En effet, ce site propose des nouvelles en éducation, un forum ainsi qu'une série de capsules vidéo
critiquant le système scolaire québécois en place actuellement.

Visitez le site, ça vaut la peine. Je dois dire que cela m'a donné matière à réflexion.

Bande-annonce des web-épisodes : cliquez ICI!

Créé par : Mathieu Côté Desjardins, enseignant et ancien étudiant en langage médiatique.

«J’ai d’abord voulu créer ce projet pour sensibiliser la population et secouer le milieu de l’enseignement. Bien sûr, je désirais par le fait même toucher les vrais passionnés d’éducation et les amener à créer un mouvement qui pourrait nous amener encore plus loin. Notre culture a une tendance bien marquée à conclure rapidement que le problème, quand il y a problème, c’est le jeune. Nous aurions intérêt, cependant, à considérer, en contrepartie, tous les aspects qui gravitent autour de ce jeune.
Ce projet est le plus beau cadeau que je peux faire au Québec, en l’offrant aux jeunes.»

Mon système de motivation

Petits capitaines
Mon système de motivation se base sur ma métaphore utilisée lors du TP1.
Afin d’instaurer le système, l’enseignant explique d’abord aux élèves que chacun est un matelot et que chaque matelot est nécessaire au bon fonctionnement de la classe (estime de soi dans le groupe, appartenance).
Le principe est simple. Une grande affiche avec un navire représente le «tableau des petits capitaines». À gauche de cette affiche, il y a un diagramme avec le nom des élèves et une rangée pour chaque élève avec dix petites cases pour y cumuler des points.

Élèves
Points


Airyn
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Janie
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Émael
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Charliève
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Evans
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Il y a deux façons d’accumuler les honneurs du capitaine (l’enseignant). La première façon est d’accomplir un effort ou un geste particulier durant la journée. À tout moment de la semaine, le capitaine-enseignant peut nommer un élève qui s’est démarqué pour recevoir le titre de petit capitaine.
L’enfant reçoit alors une barre de bateau sur laquelle est inscrit son nom
et la raison de son mérite au tableau des honneurs des petits capitaines.
Cette médaille est affichée sur le tableau d’honneur.
Chaque vendredi, les petits capitaines peuvent rapporter leurs roues du
capitaine à la maison.



 
L’enseignant peut également annoncer ponctuellement au groupe des occasions d’obtenir des points de marée haute (par exemple: si tu diminue de deux points le nombre de fautes dans ta dictée de cette semaine comparé à celle de la semaine dernière, tu te mériteras un point de marée haute). Lorsqu’un élève a dix points de marée haute, c’est qu’il s’est lui-même assez surpassé, il a surmonté beaucoup d’épreuves pour être nommé un marin haut-la-main! Lorsqu’un enfant devient un marin haut-la-main!, l’enseignant lui propose un «privilège» la journée même ou le lendemain, un peu au même titre qu’un enfant du jour (exemple : choix d’une activité, tenir la porte, faire le jogging mathématiques, chaise du prof, etc.) Les points de marée haute sont alors remis à zéro, et l’enfant à une autre opportunité de cumuler d’autres points de marée haute.

Plusieurs activités peuvent être reliées au thème des marins, des navires et des pirates durant l’année. Tout dépendant du niveau de l’enfant, les marées et le mouvement lunaire peuvent être abordés, les légendes de pirates, de bateaux et de sirènes, les coordonnées sur un plan cartésien, les productions écrites sur les épopées de marins, une construction de navire miniature, les océans, etc.