Éloge de la liberté


La liberté. Si nous sommes tous libre, y a-t-il un commun? En étant tous libres, nous avons une vertu, un droit en commun, soit la liberté, donc de là notre non liberté. Puisque, selon Jaques Rancière, dès que nous avons un bien commun ça équivaut à une mésentente commune. Dès qu’on a un bien commun, on doit en parler, se mettre d’accord et débattre sur le sujet. Selon les concepts de la démocratie, nous sommes tous libres, mais avec des droits et devoirs, une autre condition commune, droits et devoirs qui entrainent manifestement une responsabilité de l’autre et de nous-mêmes. L’affirmation est paradoxale en elle-même. Si nous nous devons de faire certaines choses, nous ne sommes pas totalement libres. En tant que société, peuple, groupe nous avons donc des biens individuels et des biens communs. Est-ce que le bien-être de la société doit nécessairement passer par l’étouffement, le sacrifice des idéaux individuels et subjectifs?

Pour régir un bien commun, il n’y a pas d’autres choix que de mettre de côté notre réflexion individuelle plus égoïste pour en venir à un consensus où la majorité, donc partiellement, se met d’accord. Voilà le concept de la démocratie. Pourtant, elle côtoie de près le communisme, où tout le monde met ses avoirs individuels à la portée de tous, tout le monde travaille pour tout le monde, pour le bien commun de la population sans penser aux caprices individuels d’un individu. S’il y a toujours des gens brimés dans leur liberté par les décisions de masse, et que nous ne sommes pas tous libres et égaux par le même fait, pourquoi doit-on écraser certains plus que d’autres dans cette organisation? De là découle une question fort intéressante sur la légitimité d’un bandit, prenons un vendeur de drogues, en comparaison à une infirmière, par exemple. De mon point de vue, l’infirmière, générant beaucoup moins de capital que le vendeur, est bien plus importante à mes yeux, si on voit du point de vue moral.                                                          
                                                                             Artiste:Dominic Lefrançois


Toujours est-il que, dans notre société, c’est le capitalisme qui régit nos actions. Le vendeur de drogues, quoi qu’ayant une profession immorale, sera toujours mieux placé que l’infirmière, puisqu’il rapporte beaucoup d’argent et par le même fait, peut se procurer des moyens de défenses contre le système, donc ne se fait pas déranger. Si par contre, on rapporte cette discussion à la nation vis-à-vis l’état, il y a encore beaucoup d’encre à faire couler. Il faudrait catégoriser les classes sociales, la multitude par rapport aux ethnies qui se retrouvent malgré eux ou non dans un même état. Est-ce que l’état juge les classes sociales et les différences raciales, culturelles et les écoles de pensées de la même façon qu’elle gère ses profits, ou comme le cas du vendeur et de l’infirmière? Et si nous ne sommes pas tous libres et égaux individuellement ou en communion, est-ce que la liberté, physique ou psychologique, implique la violence, l’écrasement d’autrui pour arriver à ses fins?


 **Texte de Jacques Rancière, «Le commencement de la politique»